Cie Alise Artistes

Claudia Flammin

Artiste chorégraphe, danseuse et performeuse, directrice artistique de Alise

POURQUOI JE DANSE

Avant je pensais que c'était une nécessité pour moi de danser. Je pensais que si j'arrêtais, je ne pourrais plus vivre.
Mais je danse pour le plaisir de découvrir dans le mouvement des moments furtifs et autonomes inconnus. Ils sont difficiles à identifier: ce sont des formes dansées nouvelles, des images incongrues -dont je ne connais pas exactement la provenance-, des sensations suivies qui m'amènent hors de mon propre corps telles d'autres vies reconnues dans l'état du mouvement et qui m'émeuvent instantanément. Je danse pour que ces émotions instinctives, non personnelles vivent et soient partagées. Je ne les ai jamais rencontrées seule. Toujours un témoin était là. Ce sont les émotions du partage, chacunes uniques, qui vivent entre nous à travers le corps dansant.
C'est par l'improvisation que j'ai d’abord choisi de danser. Cette attitude veut montrer une écriture instantanée du geste, une écoute de l'instant. Le souci est d'épuiser le connu, de provoquer des situations nouvelles dans le corps dansant, d'échapper aux habitudes de ses mouvements, d'avoir toujours quelque chose à explorer.
Souvent je construis un canevas pour improviser à partir d'expériences précédentes, d'outils que j'emprunte à mon travail technique et à mes rencontres humaines. Mais avec un compagnon de jeu c’est plus « libre », j’aime à découvrir sans décision préalable le chemin de la rencontre, les résonances, les complicités et l’armature des moments poétiques insolites et uniques que nous construisons ensemble.
C’est très excitant car ça demande un soin et un effort d’écoute qui n’est jamais fini. Le travail préalable doit être solide : il m’est offert par le Body Weather Laboratory et Authentic movement.
J'ai inventé des concepts chorégraphiques pour mettre en scène ces improvisations: les "Comptines Champêtres" en est un exemple. Elles sont le prolongement des "Comptines Urbaines", des " improvisites: suite en sites..." et "d’Un si d’Eux suite" …

Puis j’ai commencé à danser pour construire c'est-à-dire : mettre ensemble des situations poétiques qui vont raconter une émotion dont l’objectif est d’être multiple chez l’autre. La nécessité de la danse à mes débuts a laissé la place à ce désir maintenant essentiel de trouver l’écriture du combat. Celui de rester toujours en éveil face aux injustices, face au vieillissement du psychisme collectif qui fait de nous des êtres de plus en plus compliqués et passionnants à étudier, à danser.

Alors, avec le temps, l’envie est venue de « faire des spectacles » c'est-à-dire de mettre en scène ces gestes improvisés, ces rencontres, ces nécessités qui m’habitent…

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Youness Anzanne

Vit à Bruxelle et travaille à Paris et Marseille. Il est dramaturge, conseiller artistique pour le théâtre et la danse, concepteur d'installations mêlant performance et arts visuels.