Les
projets de la Cie Alise s'articulent autour de rencontres qui constituent
les bases des recherches chorégraphiques qui vont ensuite donner vie
à un spectacle.
Ces rencontres sont souvent duo, trio et questionnent l'intimité.
L'ambition
principale de la Compagnie est d'implanter les projets chorégraphiques
à partir de réalités environnementales dans lesquelles
elle puise son inspiration puis de voir comment ces réalités
touchent l'individu "artiste" pour que sa réponse, son interprétation
chorégraphique ou autres soient de l'ordre de l'intime. Ainsi, la première
étape est le travail de répétition et d'entraînement
dans la semaine: comment et où travailler? Sont organisés des
rencontres dans des salles communales dans l'optique à la fois d'un
partage et d'une rencontre avec les entités sociales en présence.
Depuis 2004, elle tente de sillonner le Comminges (sud de Toulouse) avec un
premier projet "Les comptines champêtres" .
Desreprésentations allant du champ à l'école, du lavoir
à l'usine, courtes chorégraphies de lieux pour un jour, un moment
improvisé de danse et de musique qui répond au lieu dans lequel
la comptine se passe.
Pour Claudia Flammin, la danseuse et directrice artistique
de la Cie Alise, il s'agit d'une chorégraphie pour un lieu : rencontre
intime entre une danse, une musique et un lieu.
Ce projet c'est élargie depuis avec des rencontres d'oeuvres ou de
situations avec des partenaires dansants, jouants, peingnants....
Outre l'objectif de sensibilisation à une danse aux frontières
du contemporain, de l'actuel, du théâtral et du Butô pour
un public du monde rural, ce travail était la continuité d'une
longue recherche sur le vocabulaire et l'identité d'une danse. Il a
permis à la chorégraphe de passer à une nouvelle étape
de son oeuvre : comment écrire cette danse autrement que dans
l'instantané ?
La réponse est un deuxième projet "Maille à
partir": solo-performance inspiré de l'histoire
de Kaspar Hauser avec une mise en scène et une dramaturgie
de la danse où le geste reste improvisé. Ce solo écrit
à quatre mains avec le dramaturge Youness Anzane est
composé de quatre parties. Intime, l'écriture retrace le parcours
d'une vie avec ses enfermements, ses pathologies que la société
impose, comme si l'histoire de Kaspar existait en chacun.
Ce spectacle a trouvé son inspiration en parallèle à
un autre projet "Kaspar et les enfants sauvages" :
pièce chorégraphique pour 7 adolescents et une musicienne. Soutenue
par l'ASEC (Association socio-éducative , Club de prévention
du Comminges). cette recherche artistique de plusieurs mois, avec un groupe
de jeunes en difficulté, fût présentée aux Haras
de St Gaudens en mars 2008. "Maille à partir" est devenue
avec le temps un work in progress, un travail en évolution où
l'écriture chorégraphique et dramaturgique semble se questionner
à chaque représentation.
Dans
cette perspective, en lien à de nouvelles thématiques, la notion
de personnage est apparue et le désir de l'exploiter. Un nouveau spectacle
voit le jour en 2013 "Dreaming of Kumiko, danses et autres
rêves", un travail largement inspiré de l'oeuvre
d'Haruki Murakami avec le musicien et performeur Laurent
Rochelle en mouton et la danseuse Claudia Flammin
interprétant un petit japonais. L'univers onirique de cette pièce
permet de la programmer dans une perspective plus large de publics. Une autre
version est créee, un déambulatoire pour marchés, les
bus... "Dreaming of Kumiko, un rêve de vacances".
2009 est la mise en place d'une nouvelle recherche sur la femme et la soeur.
La compagnie oriente dès lors le travail vers la féminité.
Elle part d'une rencontre avec la danseuse et comédienne Heni
Varga (Interprète chez Joseph Nadj) et la
musicienne Latifa Le Forestier et va s'appuyer sur leurs
expériences avec leurs propres soeurs. Ce spectacle s'intitule "Soror".
Il fait écho au film que la Compagnie sort fin 2012: "Danse à naître", filmé à Paloumère à côté d'Arbas, à L'abbaye de Bonnefont et aux éditions de Terran à Sengouagnet : trois lieux du Comminges. Il s'agit d'un film sur une femme qui raconte sa grossesse à travers la danse. Un duo avec la "filmeuse" Perrine Bertrand.
La compagnie continue ce travail sur la féminité avec un nouveau projet qui va aborder les problèmatiques liées à la sexualité: "X-time" avec Sarah Darnault. Une pièce plus cocasse et théâtrale influencée par l'univers de la comédienne et soutenue par la présence mis en avant de l'éclairagiste.
Fin 2013, la compagnie finie donc la création d'un tryptique sur la féminité.
Si Alise s’évertue à traiter de questions sur la féminité, ce n’est pas pour rallier le cercle des féministes mais plus humblement par souci d’équité car le projet est bien de partir de vécus, d’expériences, de rencontres… L'artiste témoin de son temps, archéologue de son corps, interprète d'un savoir faire écrit le futur... Alors, au plus près de l'expérience, des entités sociales en présence, il y a là où l'on vit, là où l'on tente d'inscrire une recherche: pour Alise c'est le village. La ruralité au coeur des questions, un spectacle sur ces questions, une saga: "Moi ça fait depuis le 16eme siècle que je suis là".
La Compagnie Alise est soutenue par le Conseil Régional de Midi Pyrénées, le Conseil Général de la Haute Garonne, les mairies de Proupiary, Lestelle de St Martory, Mazère/Salat, Saint-Gaudens et Belbèze en Comminges.
La présidente de la compagnie Alise est madame Laurence Dauguet.
Danse/Théâtre Performance