L’improvisation est presque devenu un
terme barbare pour l’institution de danse contemporaine française
tant elle a pris des formes diverses. Elle est pourtant la source de nombreux
spectacles. Beaucoup de compagnies commencent leur travail de création
par des moments d’improvisations. Ils sont le passage à l’écriture
du geste, de l’action… finale. Ils fondent les argumentations
et la dramaturgie. Une fois le spectacle crée, on n'en parle plus…
Base de recherche de l’écriture chorégraphique, elle
est aussi œuvre en soi. L’improvisation peut ne parler que d’elle-même:
comment l’artiste dans l’instant crée-t-il?
En dévoilant l'immédiateté, la danse improvisée
veut parler de "rien de spécial" et rendre chaque seconde
unique et autonome. Si elle raconte comment elle devient dans l’instant,
elle nous transporte alors vers ce processus qui fait que tel geste arrive
plutôt q’un autre. Ainsi en dansant on donne à voir ses
habitudes de corps, de gestes, de pensées, d’émotions…
mais simultanément, on donne aussi à voir la recherche pour
s’en éloigner et créer les "petits nouveaux".
C’est une introspection en soi autant que dans l’environnement
immédiat, c’est une attitude avec soi autant que face au public
où l'on se demande : que suis-je en train de faire? Quelles images
je crée avec ce geste? Où m’amènent-elles? Pourquoi
je fais ce mouvement plutôt qu’un autre? Est-il gratuit ou fondé
dans ce qui est maintenant autour de moi ? Vient-il de mon imaginaire ou
de celui d’un spectateur?
Certains danseurs qui l’utilisent dans leur danse comme d’un
acte naturel disent que leur travail dépasse même le terme
d’improvisation et n’en font même plus cas comme Min
Tanaka ou Roland Paulin parce que ce qui est important
de donner à voir est l’état dans lequel cette attitude
plonge le corps.
« On se déchire pour décortiquer la matière du
présent » dit Christine Quoiraud.
D’autres danseurs parlent de technique d’improvisation avec
la danse contact, Authentic Movement… et cherchent à décrypter
ces processus pour aller plus loin dans l’imaginaire de l’instant.
On y découvre que nos émotions sont si multiples et variées
que la recherche infinie les plonge dans la matière humaine comme
dans un océan d’images à interpréter.
Improvisation, danse vivante, composition instantanée, danse d’état…
les mots s’inventent pour rendre unique son propre chemin sur l’improvisation
mais la recherche reste pourtant toujours bien la même : tenir un
espace/temps, le rendre unique et autonome, définir ses habitudes,
en trouver d’autres pour entrer dans la matière organique et
ne jamais se satisfaire de peu car le public est là, exigeant, sans
lui elle n’existe pas.
Claudia Flammin
Les comptines champêtres
Les "Comptines champêtres"
sont la suite d’une cinquantaine de "Comptines Urbaines"
que Claudia Flammin a proposé durant une dizaine d'années
dans des villes françaises (surtout Paris) et européennes.
Ce travail "underground" avait pour objectif de chercher à
danser dans des conditions les plus diverses possibles avec des artistes
différents afin de développer une danse autonome et au plus
près du public. Il s’agissait d’un travail influencé
par les recherches de Min Tanaka sur la météorologie
du corps que Claudia a étudié à l’université
de Paris 8, département de danse puis sous forme de Laboratoire ave
les "Comptines Urbaines".
« Danser le lieu et non dans le lieu » Min Tanaka
En milieu rural, ce travail s’est prolongé surtout avec le
musicien Laurent Rochelle dans un cadre défini et
soutenu par les institutions locales. Ainsi une vingtaine de "Comptines
Champêtres" ont eu lieu dans le Comminges entre 2004 et
2006.
Une comptine est une danse improvisée pour un jour et un lieu. Elle
a souvent un sous titre en lien avec l’espace proposé avec
un costume défini pour l’occasion. Improviser une "Comptine
champêtre" en un lieu choisi se définit comme une
exploration minutieuse dans l’instant de chaque espace sonore et environnemental,
une écoute qui tricote ensuite «une réponse» musicale
et dansante commune créant des images poétiques, des résonances,
des complicités qui émeuvent.
A voir le site des Comptines Champêtres
Les dernières impros ponctuelles:
Les Ubus, Salies du Salat, fête du théâtre des apartés, juillet 2014
Improvisation sur les personnages du père et de la mère Ubu d'Alfred Jarry.Enfin sur le trône, installation de Stéphanie Andrès, Jardin d'Aunac, juin 2014
Avec Françoise Robe et Claudia Flammin performance dansée sur le rêve et son accèssion.
http://surletroneart.blogspot.fr/J'aurai pu m'appeller Pénélope, le Sphinx ou plus simplement, Mazère sur Salat, fête du papier, juin 2013
Performance danse/tricot et art plastique autour de l'oeuvre d'Henry Bauchau "Oedipe sur la route" avec Françoise Robe et Claudia Flammin.
Le mariage, avec Henri Herteman aux jardins de Sotilèges et dans un parcours de l'Aude juillet et septembre 2012
Improvisation avec la narture et un trombonne.
Silencio avec Gérard Frykman, Mazère sur Salat et Toulouse, juin 2011
La notion de silence dans la musique et la danse ou plutôt sur la nature musicale et chorégraphique du silence et de l’immobilité. Comment passe-ton du son au silence, du geste à l’immobilité et vice-versa ? Peut-on faire de la musique à partir de cet imperceptible sonore qu’est le silence, de la danse avec de l’immobilité.Soundpainting pour Murmure du Son à AutreSens, direction Laurent Rochelle, juin 2010
Improvisation après une intervention colorée de Louis Durran sur le corps de Claudia Flammin avec les stagiaires du soundpainting à Mazère sur Salat.Mémoires d'usine, AutreSens, Mazère sur Salat, mars 2010
Projet de création dirigé par l'auteur Aristide Tarnagda après un mois de résidence. Claudia Flammin a proposé plusieurs temps d'improvisation guidées pour trois danseurs.
Salat Tamtam, Cassagne, Octobre 2009
Improvisation de Claudia Flammin avec Laurent Rochelle et deux contrebassistes dans le cadre d'une balade familiale du Festival pour la Marionnette organisé par le collectif AutreSens à Cassagne dans le Comminges.Au cherche Ardeur, Toulouse, Mars 2009
Improvisation de Claudia Flammin sur le lieu bar culturel du Cherche Ardeur à Toulouse pour l'Opus 3 de la Cie spiral8.
A voir l'article du clou sur la plancheLes Nuits et les Jours de Querbes, Août 2008
Improvisation de Claudia Flammin sur la thématique du Noir, Rouge et Arc en ciel et les mines. A Querbes, petit hameau qui accueille chaque année un festival de Jazz et Littérature avec le musicien Laurent Rochelle et le danseur/comédien Denes Debreï.
A voir le site du festival: les nuits et les jours de Querbes
Danse/Théâtre Performance