Les documentaires sur la grossesse informent, racontent des grossesses particulières comme la gémellité, la pré maturité, suivent des femmes dans leur quotidien, à l’hôpital… Notre monde occidental a une vision médicalisée de ce moment, certaines femmes pensent même que la grossesse est une maladie ! Or même si les progrès techniques permettent de sauver des vies nous croyons qu’une grossesse représente bien plus que cela. Les transformations physiques et émotionnelles en font une période extrêmement riche et importante qui change à tout jamais la vie d’une femme.
Se réapproprier ce vécu émotionnel est le pari de notre film.
Par la grossesse, à travers le corps,
la nature se manifeste avec force. La danse est l’art qui s’exprime
par le corps.
Le passage de femme à mère est un moment de profondes transformations
tel un voyage initiatique où la femme enceinte dans un « état
de transparence » change d’identité. Ce voyage est un regard
intérieur.
La danse se nourrit autant d’imaginaire que d’émotions
instinctives. Elle est ce langage privilégié entre le réel
et l’imaginaire, entre le conscient et l’inconscient : une exploration
sensitive et poétique de l’être.
Raconter la grossesse à travers la danse est l’originalité de notre film.
Explorer un corps dansant particulier, montrer l’imaginaire d’une femme enceinte interprétant ses propres émotions, aller au-delà du vécu spécifique de chaque femme à travers la sensibilité corporelle de la danseuse,offrir la possibilité d'une autre lecture, c’est le projet de "Danse à naître".
Filmer la danse d’une femme enceinte, va au - delà de filmer de la danse car cette femme danseuse est réellement une femme enceinte, vivant au présent les différents états et émotions qui la transforment. Le réel devient objet de recherche, matière première de la réalisation ;c’est pourquoi il ne s’agit pas d’une vidéo danse, mais d’un essai documentaire comme une expérience et une recherche tout au long du tournage, du montage,de la composition musicale et du design sonore.
Ceci
est possible grâce:
A la protagoniste du film, Claudia, dont la spécialité est l’improvisation.
Elle écrit sa danse dans l’instant en s’inspirant en permanence
des éléments extérieurs et intérieurs qui la traversent.
A Perrine qui filme caméra à l’épaule afin de pouvoir
retransmettre ce qui se présente et être en empathie avec ce
qui s’inscrit dans la danse.
Au tournage en huit clos, qui préserve l’intimité du duo
« danseuse/filmeuse ». L’essentiel se trouvant dans la relation
et la confiance des deux femmes.
« Le cinéma direct est un cinéma de l’instantané,
un travail d’improvisation constante » disait Louis Malle.
C’est ce qui correspond parfaitement à l’idée de
ce film.
Le film se raconte au présent au fur et à mesure de l’évolution
de la grossesse, par des séquences dansées.
L’intimité de la relation des deux femmes, l’exploration
sensitive de ce corps dansant et le témoignage de ces transformations
psychiques profondes de la femme constitueront les matériaux de notre
film et en feront une œuvre poétique, une histoire dansée.
Danse/Théâtre Performance