Haruki Murakami
Auteur japonais, il écrit des romans et des nouvelles entre réalité
et fantastique, ancrés dans une quotidienneté qui, subtilement,
sort des rails de la normalité.Avec "Chronique de l’oiseau
à ressort" et "Danse,
danse, danse" nous cherchons les similitudes, les échos dans
nos vies, les images poétiques pour répondre à la question
du sens de la vie. Dans cet irrationnel qui envahit le quotidien, on retrouve
des airs de jazz, des musiques des années 80, les petits plats cuisinés,…
longues descriptions, temps suspendus, personnages ordinaires côtoyant
des assassins… les images de « Lost in translation »
de Sofia Coppola viennent chevaucher celle de l’écrivain…
Le protagoniste du premier roman plonge peu à peu dans un réseau
de relations étranges, bizarrement liées au puits à sec
d'une maison voisine, théâtre d'enjeux financiers et de manifestations
surnaturelles, suspendus au-dessus de l'énigme première, le
départ de l'épouse. 900 pages d’une intrigue pleines d’images
étranges où le fantastique est bien proche du réel !
Un simple évènement devient une montagne de questions et de
réflexions…
Le protagoniste du deuxième roman, un homme dans les années
80, rencontre l’homme-mouton. Ce dernier lui suggère de danser,
d’être en mouvement, de rester dans cet élan de la vie
qui nous fait être et avancer. Les intrigues se succèdent encore
pour nous entrainer dans un dédale de situations labyrinthiques dont
la résolution sera heureuse.
Notre Lecture
Interprétations, images, idées, notes de travail
• Le puis, idée du noir, de morceaux de corps éclairés
par une lampe frontale.
• Le thème de l’attente
• Fantasmagorie entre l’homme et l’animal : la nature lui
parle.
• Une tache sur le visage
• Des sons de la nature
• Un homme mouton: le bruit des pas de l’homme-mouton, sshhh,
sshhh… il est un personnage qui déclenche la musique et le reste,
il est à côté… un double, indépendant de
la danse, c’est celui qui imite : il crée les mondes parallèles.
• La pie voleuse de rossini
• Dreaming of Kumiko, un morceau de musique méditatif: une danse
des mains
• Quête fantastico-mystique hallucinatoire et insomniaque : représente
une génération désenchantée
• Gestes quotidiens qui déclenchent des fous rires, importance
des bruits quotidiens : remonter ses lunettes : gestes habituels
• Travailler sur les détails, le minutieux, les changements imperceptibles
• Une panoplie de sourire : le sourire n°1, n°2…
• Etre quitté
• S’user
• Elan de vie: Danser : vivre : se mettre en mouvement
• Créer des rêves dans la banalité
• Une femme qui boîte
• D’un côté les japonais sont dans une rigueur et
de l’autre ils se lâchent : la société autorise
cela.
• Un parcours en arrachant des pages du livre, écrire quelque
chose à la craie, construire une phrase avec un marqueur pour laisser
quelque chose sur les feuilles arrachées…
• Un tas de cassettes avec des phrases enregistrées des livres
de Murakami qui sont dîtes par pleins de gens.
• Qui est le corps du mouton ?
• Vieux livres et journaux jonchant le sol.
• L’homme mouton est le double, un moi qui questionne, l’autre
est le moi qui agît. Il traîne les pieds
• Des longs temps de réflexion : le puis, la marche, pensée
comme une errance, chercher des réponses
• Une ado paumée dans les deux livres
• Le pêcheur et le plumitif: Colombo
• Un rêve vide
• Toujours un personnage visionnaire ou un peu sorcier : prémonition
d’émotions
• Un homme avec un bras
• Déneigement culturel
• Un homme banal qui rencontre des personnalités
• La tâche sur le visage, le mouton l’a touche
• Une photo agrandie d’une oreille, une perruque
• Des squelettes assis sur une chaise
• Créer une histoire fantasmagorique avec des phrases collectée
• ils font toujours la cuisine
• Les livres sont conçus comme une enquête, un shema de
notre spectacle
• il y a quelque chose à gagner mais pas une introspection mentale
de type psychologique mais une introspection réelle avec des évènements
réelles.
• A la fin du livre il s’agit d’un drame social : l’un
abuse ses sœurs, l’autre assassine
Ecriture d’un texte à partir de phrases choisies
«
J’avais rencontré May la biquette et couché avec elle.
J’étais devenu Winnie L’Ourson.
Déneigement sexuel.
C’était
la chambre de l’Homme Mouton.
Danse avait-il dit. Danse. Danse tant que la musique durera.
Déneigement culturel.
Mes
bottes étaient allongées au pied de mon lit comme deux chiots
fatigués.
Kumiko accroupie ressemblait à un bagage abandonné, oublié
au mauvais endroit.
Déneigement Sensoriel.
Elle
était mannequin, spécialisée dans les oreilles.
Ses oreilles changeaient la face du monde.
Déneigement sensuel.
Les
hommes jaloux des clubs de natation sont vraiment des minables.
Bjorn Borg renvoie la balle en faisant tous ses efforts pour te montrer le
manque de communication. Smash
Déneigement usuel.
Danse
avait-il dit. Danse. Danse tant que la musique durera.
Non mais qu’est ce qui te prends ! »
Le monde de l’homme-mouton
Une
petite table ronde avec une bougie, assis sur des livres empilés.
Il est vieux, très vieux, d’un autre temps mais magique, il a
des pouvoirs, le pouvoir d’aider, aider à se remettre en relation.
Son rôle est de relier les choses comme une station de distribution
électrique.
Il pousse de temps à autre un profond soupir, qui rend un son étrangement
douloureux, un son déplaisant de tuyau bouché.
Ce qu’il dit sur la danse : « Mais il n’y a rien d’autre
à faire que danser… Et danser du mieux qu’on peut. Au point
que tous le monde t’admire. Si tu fais ça, alors peut être
pourrai-je t’aider moi aussi. Voilà pourquoi il te faut danser.
Danser tant que la musique durera… Danse. Il n’y a rien d’autre
à faire. J’aimerais t’expliquer plus clairement un certain
nombre de choses, mais je ne peux pas. Moi aussi, c’est tout ce qu’on
m’a appris. Danser. Sans penser à rien. Danser du mieux que tu
peux. Voilà ce que tu dois faire. »
Sur le plateau le musicien portera une tête de mouton et interprétera cet icône de Murakami, l’homme-mouton.
C’est
Françoise Robe, plasticienne, vivant dans le Comminges
qui la réalise.
Faite de grillage, de papier mâché, de coton… elle est
légère et impressionnante !
Objets et costumes
Une
tête de mouton
Un mini magnéto cassettes avec un tas de cassettes
Une échelle de corde
Un escabeau
Une corde à noeuds
Une batte de base ball
Un téléphone
Une boite
Un imper poussiéreux
Une chemise Hawaiienne
Un oiseau à ressort pendu au plafond
Lunettes
Une pelle
Un habit avec inscrit dessus : Kumiko is Back
La dramaturgie
Les deux livres sont construits comme des intrigues : 1) des situations banales 2) un bouleversement 3) ils ne comprennent rien c’est le trou noir et l’apparition de mondes parallèles 4) les éléments du puzzle se mettent en place 5) résolution
La
musique de Dreaming of Kumiko passe et rien ne se passe. Tous écoutent.
Deux personnes entrent sur scène, costumés simplement d’habit
des années 80.
Ils se placent sur la scène debout en silence. L’un porte un
sac plastique, ou une valise
5 minutes s’écoulent.
Une musique, la Pie de Rossini réinterprétée arrive tonitruante.
Un personnage se met en mouvement immédiatement dans tous les sens,
anarchique, cherchant quelqu’un, une sortie… La danse du perdu.
Cette danse recule vers le fond.
L’autre personnage met le temps de la musique pour sortir une chose
étrange de son sac en plastique et devient l’homme-mouton…
Le puits : La danse du puits. Avec une lampe frontale des bouts de corps font
jour.
Tandis que l’homme mouton installe son espace mais on ne le voit pas.
On ne fait que l’entendre. Une musique méditative et la danse
des mains commence.
Des objets se placent dans l’espace, ils sont l’intrigue. Une
musique grave commence avec la danse des poussiéreux : policiers, militaires…
pour aller vers un déplacement de l’homme-mouton et une danse
imagée, imperceptible.
L’autre personnage dit des mots, le texte choisi, l’homme-mouton
joue avec les livres, il s’en moque. Une nouvelle méditation
commence, elle pulse la pièce, elle nous ramène à cette
réflexion sur la vie, c’est la danse des mains. S’enchaîne
alors un moment plus actif, pulsant, la résolution arrive, les objets
s’animent… la troisième méditation avec sa danse
des mains est différente, elle montre une nouvelle voix par la danse,
la résolution est là, le sens est donné. Il va vers les
violons de la fin, la danse des retrouvailles, Kumiko is back…
Danse/Théâtre Performance